Depuis la création des hôpitaux, les soignants n’ont eu de cesse de traiter les maladies mais également de soigner la douleur. Cette souffrance soulagée a contribué à l’essor de notre médecine moderne en permettant le développement de la chirurgie ou en rendant les gestes invasifs possibles. Malgré tout, en ce début de 21éme siècle, l’hôpital est toujours un lieu angoissant synonyme, pour un grand nombre de personnes, de douleur physique, la « piqûre » en étant la source principale.
Avec en France annuellement plus de 25 millions de dispositifs, la pose d’un cathéter semble être un des gestes de routine les plus fréquents. Pour administrer un médicament, assurer la sécurité d’une procédure, ou simplement faire une prise de sang, il apparaît comme incontournable d’un séjour hospitalier. Chaque spécialité médicale en fait usage mais selon ses propres prérogatives et si les services hospitaliers semblent aborder la question des accès vasculaires au travers de leurs propres contraintes, ils partagent, en tout cas, le même constat d’appauvrissement du réseau veineux. Au quotidien, des personnes voient leurs veines ponctionnées à plusieurs reprises. Le geste devient, de ce fait, de plus en plus difficile à réaliser. Ce qui, au départ, est tout juste désagréable, devient alors insupportable. Les hématomes font place aux thromboses, parfois aux infections. Les patients deviennent difficiles à ponctionner puis qualifiés « d’impiquables » comme si, finalement, c’était un petit peu de leur faute ! Cette situation fréquente n’est pas, pour autant, une fatalité.